Presse 

Défaut de fabrication (2014)

« Lui est ouvrier, elle fait des ménages. Défaut de fabrication s'ouvre sur un évènement qui n'a l'air de rien et qui pourtant amorcera la dégringolade tragique d'un couple à la vie dure et morne. La langue de l'auteur suisse Jérôme Richer, tranchante dans la voix des deux personnages, d'une précision extrême dans les didascalies, fonctionne comme une mécanique implacable. (...)

Le langage est parfois violent, qui traduit la difficulté qu'ils ont tous les deux à supporter la vie, à l'endiguer pour ne pas céder. L'écriture met ici en scène la prise de conscience, le moment où le personnage principal s'arrête pour prendre de la hauteur sur son existence. Il s'extrait de lui-même, sa parole alterne dès lors entre mode dramatique et épique dans un va-et-vient qui en dit long sur ce qui s'est rompu.

Cette chute libre de deux personnages est d'autant plus percutante qu'ils sont comme pris au piège du décor que construit Jérôme Richer. Décrit avec méticulosité par un texte didascalique qui participe pleinement de la dramaturgie, l'environnement de la cuisine apparaît comme la caisse de résonance du désarroi ouvrier. (...)

Dans la veine des auteurs allemands issus du mouvement du théâtre du quotidien (Franz Xaver Kroetz, Herbert Achternbusch ou Max Frisch), mais aussi d'auteurs beaucoup plus contemporains comme Magali Mougel (également éditée chez Espaces 34), Jérôme Ficher fait entendre la voix de ceux qu'on n'entend pas ou qu'on ne veut pas entendre d'ordinaire. »

Estelle Moulard-Delhaye, Le Souffleur, février 2017

« Comment parler du monde ouvrier, de ces classes dont on ne doit plus parler, de la société, du monde, sans tomber dans les clichés, sans faire ce qui a déjà été fait cent fois ?

C'est à cette question que répond brillamment, par une écriture à la fois intelligente, sensible et fine l'auteur Jérôme Richer. Il n'y a rien de plus universel et de moins intime que le monde du travail. Pourtant, Défaut de fabrication fait entrer ces questions qui nous concernent tous dans le microcosme du couple. »

Fabien Imhof, R.E.E.L, 28 janvier 2018

« Avec une écriture non linéaire, aux dialogues laconiques et, aux monologues introspectifs extrêmement fouillés, la pièce confère à ses personnages une profondeur existentielle, hors d'un quotidien misérabiliste. »

Mireille Davidovici, Théâtre du blog, 24 mars 2015